On dit que les murs ont des oreilles et que les pierres chuchotent… Découvrez les Marches de Bretagne et leur histoire à travers 12 sites aux ambiances et caractères différents : des forteresses, des cités historiques témoins du passé militaire et marchand de ce territoire, mais aussi des sites plus confidentiels situés en pleine nature.
Aux portes de la Bretagne, laissez-vous donc embarquer dans un formidable réservoir d’histoires à partager et d’expériences à vivre grâce à des passeurs d’histoires inspirés et inspirants.
Pour commencer, Fougères et sa forteresse. Et quelle forteresse ! La plus grande d’Europe dit-on. Raoul II nous présente son ambition : « Je suis Raoul II, seigneur du château au XIIe siècle. J’ai vu le château en bois de mes ancêtres réduit en cendres par les Anglais. Obstiné, engagé, j’ai demandé sa réédification en pierres cette fois ! Les premières pierres d’une future forteresse…»
Aujourd’hui, Perrine en tant qu’architecte chargée de la restauration du château nous en dévoile un peu plus : « Je connais bien l’architecture du château imaginée par Raoul II, même s’il a grandement évolué par la suite, devenant une des forteresses majeures du système défensif breton. Aujourd’hui, chaque tour porte un petit nom…Participez à une visite pour toutes les découvrir ! » Et psst…Petits secrets entre Passeurs d’histoires : très pieux, Raoul II fit construire une chapelle au château. Aujourd’hui disparue, il semblerait que Perrine ait retrouvé son emplacement et les raisons de son étrange disparition au début du XVIe siècle. Essayez d’en savoir plus durant la visite !
Habillée de beaux tissus, Françoise Lebreton, fille et femme de marchands au XVe siècle, avait sans doute autant d’élégance que le château n’en dégage aujourd’hui… « Ma famille travaille dans le commerce des toiles de chanvre. Une activité que nous pouvons mener sereinement sous la protection du Baron de Vitré et des fortifications de son château-fort. J’aime ma ville natale, son architecture et son ouverture sur le monde. » Aujourd’hui encore, l’âme des marchands flotte sur la cité vitréenne. Une salle du château leur est dédiée et une remarquable cheminée Renaissance témoigne de leur prospérité au deuxième étage. Pierre Rovenel, commerçant de la ville, a récemment retracé la généalogie de sa famille, liée elle aussi aux marchands. « Je me sens bien dans cette ville, je parcours avec délice la promenade des remparts et les ruelles de Vitré, je ne manque pas une occasion de venir prendre un verre ou participer aux festivités régulièrement organisés Place du château. Une ambiance conviviale toujours teintée d’une once de médiéval. Rejoignez-nous ! »
Filez ensuite à Rennes, capitale de la Bretagne. Pour l’équipe de guides-conférenciers rennais, impossible de conter l’histoire de cette cité, sans faire référence à l’obstinée et engagée Anne de Bretagne, duchesse en son royaume ! Anne de Bretagne a marqué cette ville et laissé son empreinte. Son top expériences : son endroit favori comme la chapelle Saint-Yves ( XVe siècle), ou un lieu plus intime comme la tombe de sa soeur Isabeau dans la cathédrale Saint-Pierre. Edifice qui fut d’ailleurs aussi témoin de son mariage. À droite de la cathédrale, empruntez la Rue des Dames, nommée ainsi en l’honneur de ses dames de compagnie. Quant au couvent des Jacobins, lieu de rencontre dont celle d’Anne de Bretagne et de Charles VIII, il témoigne de la diversité de populations accueillies en terres rennaises : étudiants, pèlerins, marchands, artisans se mêlaient dans ce territoire de Marches…
Découvrez l’histoire passionnante de Rennes qui se dévoile tel un voyage empli de détails comme ceux d’une couronne ducale.
La suite du parcours : place à Châteaugiron, ville dont l’histoire médiévale est empreinte de sensibilité artistique, comme vous le confirme l’un de ses barons : « Moi, Jean de Derval, baron de Châteaugiron, amateurs de lettres, j’ai accueilli ici Pierre le Baud, chroniqueur de l’histoire de Bretagne à la demande d’Anne de Bretagne. » Depuis toujours, on joue ici avec les mots, les couleurs, les idées. Potier du Moyen-âge et sculpteur contemporain, ces deux-là partageraient à coup sûr une même vision : un horizon en volumes, un regard tout en nuances sur Châteaugiron et son château. Alors prenez une grande inspiration artistique et venez découvrir ces lieux où le médiéval dialogue avec notre époque, sans dissonance aucune. Quel meilleur endroit que la chapelle du château pour accueillir un centre d’art contemporain et voir les murs de la bâtisse s’animer au gré des expositions ? Quel meilleur spot que l’étang de la ville pour admirer la vue sur le château, qui emplissait autrefois de fierté le Seigneur Jean de Derval ?
Rendez-vous ensuite dans la cité de Saint-Aubin-du-Cormier. Lieu symbole de la résistance des Bretons à la France à travers l’épisode de 1488, Saint-Aubin-du-Cormier affichait au Moyen-âge un caractère batailleur et représentait un symbole fort du duché ! Adoucie par les siècles, il y fait bon vivre aujourd’hui dans cette Petite Cité de Caractère® qui s’est développée autour de son étang. Depuis la place de la mairie et l’ancienne halle au beurre, repérez les hermines et profitez d’un parcours artistique qui vous conduira jusqu’au château. De là, levez-les yeux et voyez la tour du donjon, coupée en 2 dans toute sa hauteur, sous ordre du roi de France qui voulait éliminer symboliquement le contre-pouvoir que ce château représentait ! Vous la voyez la cheminée à ciel ouvert, qui culmine à plusieurs mètres de haut ?
Poursuivez votre épopée médiévale et rendez-vous à La Guerche de Bretagne. Si on vous disait qu’on pouvait lire l’histoire de la Guerche dans un panier du marché ? Pour en savoir plus, suivez les pas de Jehan le Géant, un chanoine de la collégiale : « Etant moi-même friand de bons produits et nouvelles saveurs, je cultive un jardin de légumes et fruits dans le clos du chapitre. » Marché sous la halle couverte ou foires, les goûts et les saveurs transitent depuis des siècles sur les étals de cette cité marchande au cœur des Marches de Bretagne. Cultivateurs bio, restaurateurs, traiteurs… ils sont nombreux à faire perdurer la tradition gourmande de La Guerche et le marché du mardi n’a rien perdu de son allégresse. Âgé de plus de 900 ans, c’est le deuxième marché d’Ille-et-Vilaine ! Ville carrefour d’échanges depuis le Moyen Age grâce à sa position géographique stratégique, la Guerche est une étape qui mérite que l’on s’y attarde. On commence par flâner autour de la basilique, le regard capté par les coquettes maisons à porches et pans de bois. On rejoint aussi les berges des rivières et étangs, autrefois indispensables aux tisserands des Marches de Bretagne.
Que serait une aventure médiévale sans l’exploit d’un valeureux chevalier ? Bienvenue à Grand Fougeray avec Bertrand Duguesclin qui vous accueille : « Défenseur du territoire des Marches de Bretagne, j’ai pris part à de nombreuses batailles. Mais je suis surtout très fier de mon premier fait d’armes : la prise du château de Fougeray aux anglais. Du courage, de la force, il en faut… mais l’audace et la ruse ne seraient-elles pas de précieux alliés pour remporter la victoire ? ». Augustine, jeune fulkérienne passionnée par ce site nous raconte : « En 1350, Bertrand du Guesclin échafaude un plan pour reprendre le château aux Anglais. Avec quelques-uns de ses hommes, ils se déguisent en bucherons et cachent leurs armes entre les fagots, pénètrent dans le château et remportent leur combat ! Un remake du Cheval de Troie ! ». Confidence d’Augustine : elle aime aussi se cacher au pied du thuya géant dit « arbre des amoureux » situé dans le parc de la Tour… Elle repense alors au culot de Duguesclin et échafaude ses projets pour le futur avec autant d’audace !
Dans un cadre naturel remarquable, nichée entre la Vilaine et les massifs boisés, se dresse la Motte de Baron, halte bucolique de votre Aventure Médiévale. Aujourd’hui, l’imagination est de mise pour comprendre la vie que ce lieu abritait autrefois. Sur ce vaste domaine de Baron, quelques vestiges défensifs sont encore visibles actuellement : la basse-cour et les fortifications en ruine se révèlent aux plus attentifs tandis que le moulin et l’étang ne peuvent passer inaperçus. Lieu de péage et de défense, la motte constituait une dépendance seigneuriale des seigneurs de Lohéac. Toujours soucieux de protéger leurs terres dans cette zone des Marches de Bretagne, ils gardaient un œil sur le domaine grâce au promontoire de la motte. Les temps ont passé, les gardiens et le rythme ont changé. « Sur la Vilaine de nos jours, on régule le passage des bateaux de plaisance disent les éclusiers. La rivière relie Guipry-Messac à Redon : embarqué sur une péniche, la vitesse toute relative offre tout le loisir d’imaginer la remontée du sel depuis Guérande, qui était autrefois une activité majeure sur le cours d’eau lors d’une croisière sur la Vilaine ou le chemin de halage. Alors si vous êtes en quête d’une pause nature et culturelle, suivez les traces des seigneurs de Baron à la motte féodale. Quelques panneaux vous guideront dans ce voyage médiéval.
Au coeur des ruines de la forteresse de Marcillé-Robert, étonnante avec son plan centré et organisé autour de six tours mais pas de donjon, résonnent encore les pas d’une jeune paysanne. Historien spécialiste du château, M. Meuret nous raconte. « Pour exploiter le domaine du Seigneur, une population agricole importante était installée sur place. Lieu d’échanges mais aussi de protection, la basse-cour voyait régulièrement les paysans se regrouper en son sein. Quant au seigneur, il partageait annuellement un repas avec eux. » Et si vous êtes en quête d’une balade digestive, rejoignez les bords de l’étang tout proche pour emprunter le sentier d’interprétation avec point de vue sur le château.
Entre terre et pierres, se dessine l’histoire de la motte de Marcillé-Raoul. Autrefois, les tailleurs de pierre ont oeuvré à l’édification de l’enceinte de ce site fortifié sous la houlette du baron Raoul II de Fougères. Un site castral composé de deux mottes de terre de 15 et 8 mètres de haut séparées par un fossé de 5 mètres de profondeur ! Le temps a passé et les archéologues contemporains s’attachent à mettre à jour l’histoire du lieu. Pour cela, les plantes sont leurs meilleures alliées. Grâce à la phytoarchéologie, on comprend l’histoire du site via l’observation des plantes en surface. Une pratique confidentielle mais au combien enrichissante !
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